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Des Omeyyades aux Pahlevi
Le renouveau de la civilisation persane
A l’époque des Omeyyades, les Arabes étaient mieux traités que les Persans et les autres musulmans non arabes et la révolte contre les omeyyades fut dirigée par un Persan, Abou Muslim, qui était originaire du Khorassan. Lorsque les Abbassides eurent, avec l’aide des Perses, pris le pouvoir, il établirent leur capitale à Bagdad, non loin de la Perse. Le pouvoir et l’influence des Persans s’accrurent. Les khalifes abbassides choisirent parmi eux certains de leurs vizirs (ministres) et peu à peu, les gouverneurs persans purent acquérir, sur le plan local, une certaine autonomie.
Au IXème siècle, les Tahirides gouvernaient le Khorassan. Ils furent remplacés par les Saffarides puis vinrent les Samanides, qui régnèrent jusqu’au Xème siècle sur le Khorassan et la Transoxiane et furent de grands protecteurs de la civilisation persane. La Perse fut donc de nouveau à cette époque gouvernée par des Persans. En même temps, ces souverains favorisaient la formation d’une civilisation “islamo-persane” qui, tout en s’inspirant de traditions persanes et en présentant un caractère authentiquement persan, était profondément imprégnée par l’Islam.
Au XIème siècle, les turcs, nouvel élément ethnique, s’infiltrèrent peu à peu dans le nord de la Perse et de là, dans l’Anatolie, qui devait plus tard devenir pour eux une nouvelle patrie. Le pouvoir politique, en Perse, tomba alors aux mains des turcs : les Ghaznévides, les Séljoukides et ensuite les Kharazmchahides, qui régnèrent sur le pays jusqu’à l’invasion des Mongols. Après la mort de Gengis Khan, son petit-fils, Houlagou établit sa capitale à Maragheh, dans le nord-ouest de la Perse. Ses descendants se “persanisèrent” rapidement, ils se convertirent à l’Islam puis fondèrent la dynastie des Il-Khans. Au XIVème siècle un autre grand conquérant mondial, Tamerlan, devait réunir sous son autorité toute l’Asie Occidentale. Il avait choisi Samarkand pour capitale et organisa un royaume, qui bien que gouverné par des turcs, était de culture persane.
La dynastie Séfévides : Une époque de rayonnement culturel pour le monde persan
Avec les Séfévides au XVIIème, la Perse redevint une nation très puissante et dotée d’une civilisation florissante. Parmi les membres de cette dynastie figurèrent plusieurs souverains de haute valeur, surtout Shah Abbas le Grand, considéré comme l’un des plus grands rois que la Perse ait jamais connue. Shah Abbas le Grand choisit Ispahan pour capitale et y construisit des édifices qui ont fait de cette ville l’une des plus belles du monde.
C’est sous son règne que la Perse commença à nouer des contacts avec l’Europe, échangeant des ambassadeurs avec des pays comme l’Espagne, l’Angleterre et les Pays-Bas et l’on peut dire que c’est aussi de cette époque que date l’intérêt porté par l’Europe à la Perse.
La naissance de l’Iran moderne : les Qajar
En 1779, Agha Mohammad Khan conquit Téhéran, dont il fit sa capitale. Il monta sur le trône de la Perse en 1787 et fonda la dynastie Qajar qui gouverna le pays jusqu’en 1923. Cette période fut marquée par la rapide accession de la Russie au rang de puissance mondiale ainsi que par l’accroissement de l’influence britannique en Perse, accroissement dû surtout au fait que le territoire persan représentait pour la Grande Bretagne une voie d’accès à l’Inde.
En 1906, un mouvement visant à obtenir un régime constitutionnel prit naissance en Azerbaïdjan et après quelques troubles sanglants, la Perse devint une monarchie constitutionnelle. En 1923, le dernier roi Qajar, Ahmad Shah quitta le pays et, deux ans plus tard, en 1925 Reza Khân, le colonel des cosaques, originaire de Mazandaran, fit destituer la dynastie qadjar par le parlement.
L’avènement du Shah
En décembre 1925, il s’installa sur le trône et se fit couronner sous le nom Reza Shah Pahlavi. Reza Shah se lança dans un programme de modernisation.
Reza Shah institua l’enseignement obligatoire, et en 1928, les écoles privées et religieuses furent sommées de suivre le programme officiel des écoles publiques. En 1935, l’université de Téhéran, la première du pays, fut créée. Reza Shah décréta que le nom du pays serait désormais “l’Iran”, la “Perse” n’étant qu’une province (le Fârs). Il voulut faire de l’Iran un pays moderne. Il essaya de toutes ses forces de développer ses relations avec l’Italie, la France et surtout l’Allemagne. Ce rapprochement inquiéta les alliés qui occupèrent le pays dès 1941. Forcé à l’exil, Reza Shah abdiqua en faveur de son fils Mohammad Reza Shah et mourut en exil en 1944 à Johannesburg. La fin de la 2ème guerre mondiale vit le retrait des forces alliées.
En 1962, le Shah lança un programme de réforme agraire. Il s’agissait d’obliger les grands propriétaires terriens à distribuer leurs terres aux fermiers. Dans la pratique, cette réforme s’avéra un échec. Les petits fermiers manquaient de capital pour exploiter efficacement leurs terres et beaucoup parvenaient juste à subsister. En 1923, le Shah mit en œuvre une deuxième vague de réformes, connue sous le nom de “Révolution Blanche”.